Je viens d'avoir l'occasion de communiquer avec un jeune "historien" à propos de personnes décédées dans un accident qu'il mentionne dans une de ses communications sur Wikipédia. Me fendant d'une demande d'informations plus complètes, parce que les miennes, basés sur des recherches dans les journaux d'époque et l'état-civil, ne correspondent pas, je me vois retourner un message de quelques lignes m'indiquant que l'auteur se base sur les écrits d'une autre personne et qu'il est désolé de ne pouvoir me renseigner.
De fait ! Je ne réponds même plus, j'aurai trop l'air d'un troll ... Mais quand même, cette facilité que nous avons à produire de l'information devrait nous amener à la vérifier (encore une fois !). Ce brave quidam, tout auréolé de ces prouesses wikipediesques en grande quantité, passionné par son travail, son patrimoine local et une forte volonté de faire connaître, n'en demeure pas moins un propagateur de fausses nouvelles (cela se dit différemment de nos jours je crois ...).
Dans ce cas précis, l'auteur produit une grande quantité d'informations sur un sujet très précis ; un remarquable travail à première vue, largement documenté et solidement illustré. Moi, je vérifie une de ces informations et je trouve sujet à discussion, erreur probable. Que devient alors, à mes yeux, le reste des données diffusées par l'auteur ? Un grand doute subsiste !
Haro ? Peut-être, mais alors à qui se fier, comment, quand ?
Larousse et Bescherelle ont été de solides sources sur lesquelles s'appuyer ; notre civilisation, en constante évolution, transformation et métamorphose tous les trois mois, semble les ébranler. Et c'est là, je pense, que réside beaucoup de nos difficultés actuelles.
Si, quelques années auparavant, nous étions informés par un nombre réduit de medias, à l'heure actuelle nous en sommes submergés, voire noyés. Il nous faut alors faire, si nous voulons extraire un semblant de conclusion plausible, des recoupements, de multiples prises d'informations, des analyses précises. Quelques uns d'entre-nous s'y attellent, mais la grande majorité préfère le "digest", qui, bien entendu, est par trop souvent orienté et par trop subjectif.
Peu de solutions alors ? Peu, certes, mais un éloignement, une vision élargie, l'écoute et la lecture de plusieurs sources, l'analyse sereine et objective, font peut-être plus que la croyance en un seul media, disséminateur de nouvelles en grand nombre par amour du buzz. L'historien se doit de retourner aux sources, aux archives, c'est son terreau de cultures. Recopier le travail des autres et l'amalgamer différemment n'apporte rien de plus, si ce n'est la gloire de l'auteur et l'éventuelle diffusion des erreurs.
Dans l'Histoire familiale, ma passion est de retrouver, dans des archives, d'authentiques faits rapportés aussi bruts que possible et d'en faire une trame historique. Si je reprends des faits énoncés par d'autres, je les vérifierai, et annoncerai la source. Rapporter ces faits, les mettre à disposition dans leur forme la plus originelle est aussi une manière de donner aux autres de quoi faire tourner le moulin de leurs généalogies ou Histoire familiale ; c'est la plus grande partie du travail entrepris sur soirat.com
Il y a encore beaucoup d'archives à découvrir !