La technique dite de l'escargot en généalogie porte bien son nom. Du fait que nous progressons en recherche géographique autour de la commune orginelle jusqu'aux communes voisines en agrandissant petit à petit notre rayon d'action, cela s'apparente facilement aux fameuses circonvolutions de notre gastéropode favori. Mais il faut bien également rapprocher cette technique de la légendaire lenteur du petit animal à cornes ... et malheur à celui qui commencera à l'ouest (ou au nord ...) quand la commune qui contiendra l'acte tant désiré est à l'est (ou au sud ...).
L'escargot généalogique consiste à rechercher un acte, de mariage ou de naissance, principalement, dans les communes aux alentours d'une commune connue. Exemple : la famille MARTIN réside à Sainte-Pitre, le jeune MARTIN, né dans la commune, s'est marié avec Jeanne DURAND, ils ont eu un enfant, Georges. On ne connaît pas le lieu de mariage ni celui de la naissance du petit Georges. Bien sûr, le premier réflexe est de consulter les tables décennales de la commune de Sainte-Pitre, et, la plupart du temps, on va retrouver notre mariage ; mais dans notre cas, chou-blanc !
Nous allons donc fouiller les tables décennales des communes avoisinantes, en agrandissant petit à petit notre rayon d'action : c'est la fameuse technique de l'escargot ! Petite parenthèse à ce niveau de recherche au format gastéropode : munissez-vous d'une carte permettant une visualisation, en particulier, des reliefs et des accidents naturels, cela vous évitera de visiter des communes voisines séparées par des éléments infranchissables !
La fouille s'effectuera donc, minutieusement, de communes en communes, de tables décennales en tables décennales incomplètes parfois, de lieux dont les noms ont été modifiés au fil du temps ainsi que de noms de familles déformés : tout ce qu'aime le généalogiste. Dans la plupart des cas, la quête s'avèrera fructueuse et l'acte de mariage ou de naissance découvert au bout d'un certain temps (référence à F. Raynaud). Il est évident que pour les adeptes des lois de Murphy, vous ne tournerez jamais dans le bons sens et ne choisirez pas en premier la bonne commune (essayez plutôt donc, la dernière ...). Mais l'efficacité de la technique est prouvée.
J'en conviens, mais ce qui me connaisse depuis quelques temps déjà, et en particulier sur mes origines de réboussié (voir l'histoire locale nîmoise), vous devez vous attendre à une contredite de la chose. Et bien non, je ne contredirai pas, et me contenterai de vous conseiller d'éventuelles autres pistes, d'autres façons de voir les choses. Car s'il existe, comme dans de nombreuses autres disciplines, des généalogistes bornés et n'ayant que peu de visions de leur art, il en est d'autres qui se projettent plus loin, en fonction de leur connaissance des documents mis à leur disposition. J'avais déjà évoqué le sujet à propos des documents mis en ligne par les archives : avant de vous jeter tête baissée dans les registres paroissiaux ou d'état-civil, consulter tout ce qui peut être mis à votre disposition, cela vous permettra d'ajuster le tir.
Ainsi, par ces temps favorisant la traque du moindre poilu ayant participé à la Grande Guerre, les archives mettent en ligne les registres matricules de nos braves soldats. Georges MARTIN, né aux alentours de 1865 doit avoir une fiche matricule entre, disons, 1883 et 1887, et selon les outils mis à notre disposition, la recherche de la dite fiche ne doit prendre que quelques minutes ; cela vaut le coup de s'y intéresser. De la même manière, on va trouver des tables d'enregistrement (de mariages, de successions ...) un petit coup d'oeil là dedans ne peut-il pas nous guider vers telle ou telle commune ? Dès que l'on peut avoir accès à une table départementale, cela vaut le coup de s'y pencher et évitera un escargot à la longueur difficilement estimable. Et, bien sûr, je n'ose à peine parler des outils et des bases de données informatiques : Geneabank, Geneanet, Heredis, Geneatique, Google, Ancestry etc.
Généalogiste tu es et généalogiste tu deviendras en jetant les oeillères qui t'empêchent de t'approprier les nombreuses ressources que l'on a mis à ta disposition.