On écrit du Bernard (Vendée), le 5 novembre, au Publicateur de la Vendée:
Pierre et Louis RUCHAUD, du Moulin-du-Geay, commune d'Aubigny, s'étaient chargés de creuser un puits au Plessis, commune du Bernard. Le travail était déjà avancé, le puits avait 9 mètres 66 centimètres de profondeur, lorsqu'un accident affreux est venu jeter l'épouvante au sein du village aujourd'hui même à midi.
Un coup de mine était parti dans la matinée et avait avancé l'ouvrage des deux puisatiers. Louis, après un frugal repas, redescend le premier dans le puits, mais à peine a-t-il repris sa pioche, qu'il appelle au secours, et tombe asphyxié au milieu d'un nuage de poudre. Son frère Pierre accourt en toute hâte avec une fiole d'eau-de-vie; il était trop tard, il avait rendu le dernier soupir. Frappé lui-même de vertige, il pousse un cri et tombe sans connaissance dur le cadavre de Louis.
On s'empresse d'aller prévenir le maire, le curé, le médecin et la gendarmerie. Le brigadier JAUME arrive le premier. Indigné de voir les villageois du Plessis assister dans mot dire à l'agonie d'un malheureux, il fait apporter deux échelles, et s'élance avec intrépidité au fond du puits. Quelques minutes après, il rapportait à la lumière le puisatier Pierre qui respirait encore, et qu'il a ainsi arraché à une mort certaine.
Restait le cadavre; s'armant encore de courage, le brigadier descend de nouveau dans le milieu infecté où il est gisant, et il le ramène à l'orifice du puits, et cela en présence d'un curé de la paroisse, de plusieurs conseillers municipaux et d'une foule de personnes, qui toutes rendaient hommage au sang-froid et à la noble conduite du brigadier d'Avrille.
Louis RUCHAUD, soldat au 7e régiment de cuirassiers, était depuis quelques mois en congé dans sa famille. Son frère Pierre est père de deux enfants; en le rendant à la vie, le brigadier JAUME a bien mérité d'eux et de tous ceux qui ont été témoins de son courage.
Louis RUCHAUD, soldat au 7e cuirassier, en congé de convalescence, âgé de 22 ans, fils de Pierre, décédé et de M. BROCHET, journalière, est décédé le 5 novembre 1863, au Bernard (Vendée).
Pierre André RUCHAUD, domestique, né le 12 février 1831 à Saint-Vincent-sur-Graon (Vendée), fils de Jean Pierre, journalier, décédé à Saint-Vincent-sur-Graon, le 1er mars 1845 et de Marie-Jeanne BROCHET, journalière domiciliée à Chaillé-sous-les-Ormeaux (Vendée), s'est marié le 3 juin 1851 avec Marie Anne Louise NAULEAU, cultivatrice, née à Bourg-sous-Napoléon - La Roche-sur-Yon (Vendée), le 12 juillet 1827, fille de Louis, cultivateur décédé à Bourg-sous-Napoléon, le 8 décembre 1843, et de Marie Anne AMIAUD. Pierre André et Marie Anne Louise demeurent, en 1861, avec leurs deux enfants, Jacques, 5ans, et Auguste, 3 ans, ainsi que Marie Anne AMIAUD (nommée aussi MANIAUD), à Aubigny (Vendée).
Pierre RUCHAUD, journalier âgé de 48 ans, époux de Marie BROCHET, fils de feu Pierre RUCHAUD, journalier, et de Louise DELHUMEAU, est décédé le 1er mars 1845 à Saint-Vincent-sur-Graon au village de la Bergerie.
Pierre RUCHAU, journalier, né à La-Boissière-des-Landes (Vendée) le 3 février 1798, veuf de Marie FOUILLIOT, décédée à Saint-Avaugourd-des-Landes (Vendée), le 3 octobre 1823, fils de Pierre, décédé à Saint-Avaugourd-des-Landes le 21 septembre 1818, et de Louise DELHUMEAU, décédée à Saint-Avaugourd-des-Landes le 13 mai 1821, s’est marié le 28 juillet 1824, à Saint-Vincent-sur-Graon, avec Françoise BROCHET, née à Saint-Florent-des-Bois (Vendée) le 1er décembre 1803, fille de Jacques, journalier, et de Marie Jeanne LEBLIEZ.