Un évènement qui a ému la ville, s'est passé dimanche à Calais.
Le sieur Jean-Louis PONCIN, manœuvre, âgé de quarante-un ans, a pour beau-frère Isidore WALTER, journalier, âgé de trente-huit ans ; ils habitent la même maison, rue Française, 105. Des intérêts de médiocre importance les divisent et de la querelle entre eux. Dimanche dernier, 11 octobre, vers huit heures du soir, WALTER rentrant chez lui, rencontra dans le couloir PONCIN, qui ne se rangeait pas : "Laisse-moi passer," dit WALTER.
Pour toute réponse, il reçut un coup de bâton sur la tête. Une lutte s'engage ; PONCIN tire de sa poche un couteau et veut en porter des coups à WALTER, que celui-ci pare ; mais il ne réussit pas à en parer un dernier qui l'atteint dans la partie droite du ventre. Les intestins sortaient par une plaie béante. WALTER les soutient avec la main et rentre chez lui. "Tu en as assez, lui crie PONCIN; tu as ton affaire; tu ne recommenceras pas." Cela dit, il se rend au bureau de police, et porte plainte contre son malheureux beau-frère qu'il accuse de lui avoir porté des coups.
Prévenu cependant de la gravité de l'affaire, M. le commissaire de police se rend rue Française et trouve au lit du blessé le docteur HECKE lui donnant les premiers soins. La blessure était grave, le dénuement de WALTER étant complet, le commissaire le fit transporter à l'hospice civil.
Cependant PONCIN était rentré chez lui et s'y était barricadé. Après plusieurs sommations de M. le commissaire et sur la menace d'envoyer chercher la gendarmerie et d'enfoncer la porte, PONCIN ouvre; il est immédiatement transporté à la maison d'arrêt.
M. le substitut du procureur impérial, M. le juge d'instruction sont arrivés à Calais le lendemain lundi. PONCIN a subi un interrogatoire qui n'a pas duré moins de quatre heures. Une foule nombreuse stationnait devant la mairie, attendant le passage de PONCIN.
Le prévenu sera conduit dans la prison de Boulogne par mandat de dépôt.
Isidore WALTER, transporté à l'hospice civil, est entouré des plus grands soins, il y est traité par le docteur Ad. DEVOT, et sa position est aussi bonne qu'on peut l'attendre. A moins de complications survenue par l'inflammation des intestins; on espère le sauver.
Isidore WALTER, fils d'Anglais, est né à Calais, rue de la tête d'or, le 11 octobre 1825; c'est donc le jour anniversaire de sa naissance qu'il a été frappé.
Isidore WALTER, né le 11 octobre 1825, à Calais (Pas-de-Calais), fils de Joseph WALTER, âgé de 62 ans, ancien commissionnaire d'hôtel et de Marie Madelaine BURON, âgé de 62 ans, domiciliée à Saint-Pierre-les-Calais (Pas-de-Calais), se marie le 20 septembre 1853, à Saint-Pierre-lès-Calais, avec Marie Noëlle Victoire FAROUX, née à Saint-Pierre-lès-Calais, le 28 novembre 1829, fille de Noël Nicolas FAROUX, âgé de 58 ans, journalier, domicilié à Saint-Pierre-les-Calais, et de Marie Antoinette Charlotte PICQUET, décédée à Saint-Pierre-lès-Calais le 22 novembre 1859.
Jean-Louis PONCIN, fils de Jean-Baptiste PONCIN décédé à Paris (3e), le 3 mai 1850, et de Marie Louise Françoise LHIRONDELLE, décédée à Sangatte (Pas-de-Calais), le 1er avril 1857, est né à Sangatte le 27 octobre 1822, et décédé le 31 juillet 1865, à Loos (Nord). Jean-Louis PONCIN se mariera une première fois le 5 avril 1842, à Saint-Pierre-lès-Calais avec Henriette Philippine Mélanie GELLÉ, décédée à Calais le 4 décembre 1854. De cette union naîtra, à Saint-Pierre-lès-Calais, le 16 mars 1842, Jean Louis Philippe, marié le 23 décembre 1868, à Calais, avec Marie Éléonore Emérance LEBON. Le couple PONCIN-LEBON reconnaîtra le jour du mariage Jules Joseph Auguste, né en mai 1862, et Louis Léon Gaston né le 18 mai 1865. Jean-Louis PONCIN se remariera à Saint-Pierre-les-Calais, le 26 août 1857, avec Charlotte Gabrielle FAROUX, la soeur de Marie Noëlle, mariée à Isidore WALTER.
Jean-Louis PONCIN avait au moins trois frères : Jean-Baptiste né vers 1813 ou 1818, ou deux Jean-Baptiste, Numa né vers 1824 et Louis, né le 7 mars 1827 à Sangatte, marié à Calais le 4 mars 1851 avec Antoinette BOUTOILLE.