On nous transmet de Brienne, dit l'Union de la Haute-Marne, les renseignements suivants sur une tentative d'assassinat commise dans la nuit du 1er au 2 de ce mois sur la personne de M. POLOT (Nicolas François), âgé de 76 ans, régisseur de M. le marquis de VIBRAYE, demeurant à Dienville.
L'assassin, pour arriver dans la chambre où était couché M. POLOT, a pratiqué un trou, à l'aide d'une mèche anglaise, dans le volet de la fenêtre donnant sur la rue principale, et, au moyen de ce trou, il est parvenu à décrocher le volet qui était fermé en dedans. La croisée n'était pas complètement fermée, c'est à dire que l'espagnolette n'était pas engagée dans les crampons, ce qui a donné à l'auteur la facilité d'arriver plus promptement auprès du lit, lequel se trouve dans la deuxième pièce au rez-de-chaussée.
M. POLOT n'a été éveillé que par le premier coup donné par son assassin, c'est en se débattant qu'il a reçu les autres. La victime porte trois blessures de six à sept centimètres d'étendu faites avec un instrument tranchant, tel qu'un tranchet de cordonnier ou couteau de boucher. Les plaies siègent toutes trois sur les bras, dont deux au bras gauche et une au bras droit. Elles ne paraissent pas graves, si ce n'est celle qui se trouve au-dessus du coude gauche, qui intéresse un nerf important et donne de la sensibilité aux muscles fléchisseurs des doigts.
L'assassin, qui frappait dans l'ombre, croyait probablement atteindre d'autres parties du corps.
Enfin M. POLOT doit son existence aux deux demoiselles FOURRIER, qui étaient couchées dans une chambre au-dessus de la sienne, lesquelles à ses cris, sont venues lui porter secours, mais le coupable avait pris la fuite.
M. POLOT ne connaît pas cet individu ; il a seulement pu remarquer, à la clarté de la lune, qu'il était coiffé d'un chapeau de paille de couleur et vêtu d'une blouse blanchâtre.
Rien n'a été dérangé dans l'appartement, mais il y a tout lieu de supposer que le mobile de cet acte est le vol, car on savait que M. POLOT avait reçu la veille des sommes considérables ; il possédait environ 14.000 francs en billets de banque.
L'auteur de cette tentative criminelle devait connaître les êtres de la maison; cependant, malgré les investigations de la justice et de la gendarmerie, il n'a pu être encore découvert.
François Nicolas POLOT, régisseur, demeurant à Dienville (Aube), âgé de 92 ans, né à l'Etape, commune de Mathaux (Aube), fils des défunts Antoine et Marie Louise DESMEURS, veuf de Marie Catherine MAIRE, est décédé à Dienville, le 28 septembre 1879.
Antoine PAULOT, fils de Georges, garde-chasse, et d'Anne NEROT, s'est marié à Mathaux, le 23 novembre 1778, avec Marie Louise DESMEURS, fille des défunts François et Louise BROUILLIAND.