Hier matin, dit le Courrier de l'Eure, ont eu lieu, à Evreux, les obsèques d'un jeune officier de notre garnison mort dans des circonstances qui ont produit une douloureuse impression.
Pendant un congé de quelques jours qu'il était allé passer à Paris, M. PONDEVAUX, sous-lieutenant au 27e de ligne, se trouvait au jardin des plantes, lorsqu'il fut piqué à la lèvre supérieure par une mouche qu'il écrasa sous son doigt et qui ne lui parut présenter aucun caractère de nature à éveiller ses soupçons. Au moment où cela se passait, M. PONDEVAUX se trouvait près des loges destinées aux animaux carnassiers, et il est probable que l'insecte qui l'a blessé s'était trouvé en contact avec des chairs en état de décomposition plus ou moins avancée, et y aura puisé un de ces ferments putrides inoculables à l'homme et qui peuvent déterminer des accidents terribles. L'évènement n'est venu que trop confirmer cette probabilité.
Revenu à Evreux, M. PONDEVAUX fut pris d'abord de petits accidents locaux qui ne lui semblèrent pas, malgré les conseils de ses amis, devoir nécessiter l'intervention d'un médecin. Mais les symptômes ne tardèrent pas à s'aggraver, et l'on vit bientôt se manifester les signes d'une évidente intoxication générale. Parvenue à cet état, la maladie fit des progrès rapides, et, malgré tous les secours de l'art, le malheureux officier succombait, dans la nuit de vendredi à samedi, à des accidents cérébraux d'une intensité formidable.
Les derniers devoirs lui ont été rendus par tous les officiers de la garnison, auxquels s'étaient joints ceux de la compagnie de pompiers et un grand nombre de personnes qui avaient voulu témoigner des douloureuses sympathies qu'a inspirées la fin malheureuse d'un brave militaire prématurément enlevé à l'affection de ses camarades et aux espérances d'un brillant avenir.
M. PONDEVAUX, à peine âgé de vingt-trois ans, appartenait à une famille cruellement éprouvée depuis plusieurs années. Son corps a été, conformément à ses dernières volontés, porté à Saint-Etienne, pour être enterré auprès de celui de sa mère.
Philippe Gabriel PONDEVAUX, sous-lieutenant à la 5e cie du 2e bataillon du 27e régiment d'infanterie de ligne, né le 29 juillet 1839, à Saint-Etienne (Loire), fils de Joseph, manufacturier fabricant d'armes à Saint-Etienne, et de défunte Louise JUSSY, est décédé chez le sieur HERSENT, marchand de bonneterie, 21 rue de l'horloge, à Évreux (Eure), le 14 juin 1863.
Joseph PONDEVAUX, négociant, domicilié à Saint-Etienne, né à Romanèche-Thorins (Saône-et-Loire), le 1er mai 1809, fils d'Antoine, propriétaire, décédé à Romanèche-Thorins, le 31 mai 1816, fils de Joseph, propriétaire, décédé à Romanèche-Thorins, le 10 juillet 1810 et de Marie Claudine SAMBIN, propriétaire, décédée à Mâcon (Saône-et-Loire), le 9 septembre 1817, et de Marie DEBIAUNE, rentière, fille de Pierre, propriétaire, décédé à Mâcon, le 9 février 1817 et d'Elisabeth TERREL, décédée à Prissé (Saône-et-Loire), le 17 vendémiaire de l'an 5, décédée à Saint-Etienne, le 1er septembre 1838, s'est marié à Verdun (Meuse), le 24 septembre 1838, avec Louise JUSSY, rentière, domiciliée rue Porte Chatel à Verdun, où elle est née le 15 septembre 1815, fille de Jacques Philippe, avocat, décédé à Verdun, le 5 juillet 1827, et de Virginie ROUSSELOT, âgée de 42 ans, domiciliée avec sa fille.