Une tentative d'assassinat vient d'être commise dans la commune de Villetoureix, canton et arrondissement de Ribérac. Voici, d'après l'Etoile, le récit de ce malheureux évènement :
Le vendredi 27 mars, à sept heures du soir, la population de Ribérac fut mise en émoi par le départ précipité de la gendarmerie, qui se dirigeait vers la Borie. Bientôt on apprit qu'un meurtre venait de se commettre tout près du village des Bourdeleix, commune de Villetoureix. L'autorité judiciaire, en ayant été informée par le commissaire de police, s'y transporta immédiatement et constata un meurtre peu commun dans les annales judiciaires, meurtre commis par le nommé Germain DUPEYRAT, soldat en congé, demeurant au village de Savignac, commune d'Allemans, sur la personne de la nommée Marthe Irma ENGERBEAUD, âgée de dix-huit ans, demeurant avec ses parents au village des Bourdeleix.
Cette jeune fille, qui à l'heure indiquée plus haut gardait ses moutons à quelques centaines de mètres de son habitation, fut rencontrée par DUPEYRAT, qui sauta dans le champ et fut bientôt près d'elle ; après quelques explications (explications non encore révélées), DUPEYRAT s'arma d'un couteau et lui en porta plusieurs coups.
Marthe ENGERBEAUD, étourdie par cette agression brutale, fut renversée et se débattait comme elle le pouvait en criant : A l'assassin ! Quelques personnes accoururent sur le lieu du meurtre, et notamment le père de la jeune fille ; mais le meurtrier, voyant arriver des secours, s'acharna sur sa victime avec une telle rage que la lame du couteau en fut ployée, ce qui ne l'empêchait pas de frapper Marthe qui, épuisée, ne pouvait plus se faire entendre. Le père de la jeune fille parvint à faire lâcher prise à ce forcené en lui assénant quelques coups de pierre sur la tête. DUPEYRAT s'en alla dans la direction du village de Savignac.
Le docteur LAPERVENCHE, appelé par le procureur impérial, a constaté que Marthe ENGERBEAUD portait sur la tête, au cou, aux mains et aux épaules trente coups de couteau, dont quelques-uns dangereux, mais sur la gravité desquels il ne pouvait encore se prononcer.
Si nous sommes bien informés, les blessures de Marthe ENGERBEAUD, quoique graves, seraient en bonne voie, et on espère la sauver.
Marthe Irma ENGERBEAUD, fille de Guillaume, propriétaire cultivateur, et d’Anne Victoire CARCAUZON, est née au village du Bourdaleix, commune de Villetoureix (Dordogne), le 20 mai 1845.
Jean Théodore CONSTANTIN, domicilié à Rochebeaucourt-et-Argentine (Dordogne), où il est né le 18 mai 1841, marchand épicier, fils d'André, décédé à Rochebeaucourt-et-Argentine, le 9 mai 1850, et de Françoise KOCH, s'est marié le 14 février 1865, à Villetoureix, avec Marthe Irma ENGERBEAUD, fille de Guillaume, et d'Anne Victoire CARCAUZON.
Guillaume ENGERBEAU, propriétaire, né à Bourdaleix, commune de Villetoureix, le 14 janvier 1809, fils de Jean, propriétaire, et de Pétronille DAURIAC, décédée à Bourdaleix, le 19 avril 1809, s'est marié le 21 février 1838, à Villetoureix, avec Anne Victoire CARCAUZON, née à la Thonie, commune de Villetoureix, le 5 février 1815, fille de Pierre, maire de Villetoureix, et de Marthe LABUSSIÈRE, tous demeurant à la Thonie.