On lit dans le Journal de Trévoux :
Claude DOMPOINT, journalier à Trévoux, travaillait le 19 mars chez un des plus riches propriétaires de Reyrieux. Tout à coup la pioche rend un son métallique, et DOMPOINT aperçoit un amas de pièces d'or de 48 et de 24 fr., de 40 et de 20 fr., à l'effigie de la première république et de Napoléon Ier, symétriquement jointes et superposées ; elles occupaient, à son dire, un espace de près d'un mètre.
L'ouvrier était seul ; mais une mauvaise pensée ne lui vint même pas à l'esprit ; il se hâta d'aller avertir le propriétaire du terrain, le sieur M... Celui-ci emporte le trésor en récompensant cet acte de probité par une gratification honnête et modérée ... 40 fr. ! Il refusa même un sac de blé au pauvre père de famille, qui tout d'abord avait pensé à ses cinq enfants en bas âge.
Mais l'autorité, avertie, a rendu justice à qui de droit. Le sieur M... fut mandé ; il déclare que le trésor s'élevait à 1.760 fr. ; et comme, d'après l'art. 716 du Code Napoléon, l'inventeur doit avoir la moitié du trésor trouvé, DOMPOINT a d'abord reçu 880 fr. ; mais il est à présumer que ce premier paiement n'est pas tout ; car d'après la plus simple estimation, le nombre des pièces fait supposer qu'il avait été enfoui une somme plus considérable. La part du journalier serait alors fort belle, et chacun la lui souhaite en raison des besoins de sa famille, et surtout comme récompense de sa conduite si honorable et si digne d'encouragement.
A ce récit s'ajoute un corollaire qui n'est pas sans portée : on raconte que l'enfouisseur étant tombé en enfance n'a pu, au moment de sa mort, indiquer la cachette à ses héritiers. Ces derniers, ne trouvant pas ce qu'ils avaient droit d'attendre, accusèrent un vieux domestique qui en mourut de chagrin. Voilà donc le pauvre homme réhabilité, mais un peu tard.
Claude DOMPOINT, né le 11 septembre 1821, à Parcieux (Ain), cultivateur demeurant à Trévoux (Ain), fils de Claude, cultivateur, et de Marie DUTANG, demeurant à Trévoux, s'est marié à Trévoux, le 24 avril 1850, avec Sophie FÉLIX, née le 15 avril 1831, à Trévoux, lingère, fille de Pierre Paulin, cloutier, et de Jeanne CHÊNE, demeurant à Trévoux. En 1861, le couple a 4 enfants : Claudine, 10 ans, Joseph, 7 ans, Pierrette, 4 ans et Jeanne 8 mois.
Claude DOMPOINT, né le 20 mai 1793, à Parcieux, domestique à Saint-Didier-de-Formans (Ain), fils de Pierre, décédé à l'hospice de Trévoux, le 13 octobre 1810, et de Catherine GENEVET, domiciliée à Parcieux, s'est marié le 13 octobre 1813, avec Marie DUTANG, née le 26 mars 1790, domestique à Saint-Didier-de-Formans, fille d'Antoine, décédé à l'Hôtel-Dieu, à Lyon (Rhône), le 27 octobre 1791, et de Jeanne BUTILLON, décédée à l'hospice de Trévoux, le 17 août 1808.