On écrit de Versailles, le 12 mars au Droit :
Hier, M. BARTHE, maire de notre ville a été frappé de mort subite dans des circonstances aussi tristes qu'étranges. Il était allé à Paris, dans la matinée, pour se rendre à une assemblée d'actionnaires. A deux heures, il se promenait encore sur le boulevard de la Madeleine, et s'entretenait de projets d'embellissement pour Versailles avec l'architecte de cette ville, qui l'avait accompagné à Paris. Vers trois heures, il prit une voiture de place pour retourner à Versailles. Arrivé à Sèvres, le cocher, qui ne connaissait pas la route, se retourna pour la demander au voyageur qu'il conduisait. Il s'aperçut avec effroi qu'il était étendu au fond de la voiture. Des secours lui furent prodigués inutilement.
L'infortuné M. BARTHE avait été frappé d'une apoplexie foudroyante. Il est probable qu'il avait ressenti quelques atteintes du mal auquel il allait succomber, car on trouva sur lui deux consultations médicales qu'il avait prises dans la matinée chez deux médecins différents, et c'est sans doute aussi à raison de quelque malaise précurseur de l'accident qu'il était monté dans une voiture au lieu de se rendre au chemin de fer.
Il est facile de comprendre l'émotion à laquelle la ville de Versailles a été en proie, lorsque la fatale nouvelle a été apportée par un gendarme de la brigade de Sèvres.
M. BARTHE était à peine âgé de soixante-et-un ans. Ancien professeur de belles-lettres à l'école de Saint-Cyr, ancien directeur de l'Etablissement préparatoire de Montreuil, M. BARTHE était un homme éminent, doué de hautes facultés et du plus noble caractère. Il laisse à Versailles d'unanimes et profonds regrets.
Jean François Claude BARTHE, né le 29 ventôse de l'an 8, à Versailles (Yvelines), où il est domicilié 1 avenue de Saint-Cloud, célibataire, fils de François, sous-lieutenant au 14eme régiment de dragons, et de Jeanne Charlotte LAURET, tous deux décédés, est décédé le 11 mars 1863, à Sèvres (Hauts-de-Seine). Jean BARTHE, brigadier au 25eme régiment de chasseurs à cheval, en permission à Paris, oncle de l'enfant, est témoin le jour de naissance.