Dans la journée de mercredi 11 février, un affreux accident a jeté à Lyon la désolation dans le quartier de la Cité-Napoléon. On construisait, à l'angle de la rue Baraban et du cours Lafayette, une belle maison de trois étages. La construction était presqu'achevée, et les ouvriers y mettaient la dernière main, lorsqu'à trois heures un craquement s'est fait entendre, et aussitôt le mur de façade s'est écroulé, entraînant avec lui une grande partie des planchers et les malheureux ouvriers qui y travaillaient. La population du voisinage est accourue consternée ; on s'est empressé d'étayer les parties restées débout du bâtiment et de travailler au sauvetage des victimes, dont on ignorait le nombre. L'un des premiers qu'on a pu arracher du milieu des décombres est un jeune homme de 18 ans, Michel CUZIN, qu'on a transporté tout contusionné dans le domicile de ses parents ; pendant le trajet, il s'écriait douloureusement : Ce n'est pas tant de moi que je souffre, que de mon pauvre frère qui a été tué. Ce n'était que trop vrai ! Après quatre heures de recherches, on a retiré son frère, Claude CUZIN, jeune homme de vingt-cinq ans, qui ne donnait plus aucun signe de vie ; on a retiré aussi un ouvrier, nommé THOMAS, qui avait les deux jambes brisées et qu'on a transporté à l'Hôtel-Dieu avec un autre de ses camarades, aussi gravement blessé ; une cinquième victime n'avait heureusement que des blessures légères.
"Quelques ouvriers s'étaient trouvés sur la partie du plancher non renversée et étaient dans un tel état de stupeur, qu'on aurait pu les croire frappés instantanément d'aliénation mentale ; on dit qu'un des ouvriers a échappé à la mort en se suspendant avec vivacité à une corde placée à la portée de sa main.
Claude CUZIN, terrassier, demeurant chemin de Baraban à Lyon (Rhône), âgé de 24 ans, né à Chassieu (Rhône), fils de Louis, journalier, demeurant Maison COIGNET, chemin de Baraban à Lyon, âgé de 67 ans, et de défunte Thérèse BRUNE, est décédé à Lyon, le 11 février 1863.
Louis Philippe CUZIN, né à Chassieu, le 6 juillet 1801, cultivateur, fils de Jacques, et de défunte Marie COPPONAT, s'est marié à Chassieu, le 9 décembre 1824, avec Thérèse BRUNET, domestique à Chassieu, née à Genas (Rhône), le 16 pluviôse de l'an 4, fille de défunt Benoît, et de défunte Elisabeth BRESAT.