On écrit de Châlon-sur-Saône :
Un orage d'une extrême violence a éclaté mardi sur Châlon et les environs. Vers midi, de gros nuages, venant de toutes les directions, obscurcissaient le ciel, et, au milieu des éclairs et du fracas du tonnerre, le vent, soufflant avec furie, soulevait d'énormes tourbillons de poussière, brisait des vitres et renversait des arbres.
Sur le rempart Sainte-Marie, un arbre de plus d'un mètre de circonférence a été brisé ; sur le rempart Saint-Laurent, un autre arbre de pareille dimension a été arraché ; les bals et cabarets qui avaient été installés à l'occasion de la fête du bourg ont subi de graves dommages. D'ailleurs, c'est sur Sainte-Marie et sur Saint-Laurent que l'ouragan a le plus fortement sévi. Durant quelques instants, nous avons eu une pluie fort abondante ; malheureusement, elle a été de courte durée.
Tandis que les éléments étaient ainsi déchaînés, la foudre est tombée rue aux Prêtres, sur la maison habitée par M. BOULAY, tonnelier ; le fluide, après avoir traversé la cour, a pénétré dans la cave, puis, remontant au rez-de-chaussée, il s'y est introduit en brisant une targette et ouvrant une croisée.
Il a ensuite parcouru deux chambres, d'où il est sorti en brisant quatre carreaux de vitre et a remonté la rue, faisant, chose étonnante, destruction complète des cruches qui se trouvaient sur son passage. Il a arraché de la main d'un fumeur sa pipe, sans qu'on ait pu en retrouver la moindre trace. D'ailleurs, il n'a, à proprement parler, occasionné aucun dommage sérieux.
Nous n'avons pas appris que cet orage ait causé des dégâts dans les environs. On rapporte que le sieur Pierre MARTIN, cultivateur à Palleau, a été tué par la foudre sur la route de Ladoix (Côte-d'Or). Surpris par le mauvais temps, il avait eu l'imprudence de chercher un abri sous un arbre.
Cette pluie n'a pas rafraîchi la température d'une manière sensible, et la chaleur n'a cessé d'être accablante. A des journées trop chaudes succèdent des nuits brûlantes ; les sources tarissent et beaucoup de localités sont forcées d'aller puiser au loin l'eau nécessaire aux besoins des hommes et des animaux. Les puits de nos jardiniers sont à sec et la culture maraîchère subit des pertes immenses ; il en résulte que les légumes, si abondants d'habitude dans cette saison de l'année, sont très rares et très chers.
On doit renoncer à tout espoir de regains, et la vigne elle-même souffre de cette si longue sècheresse.
(Courrier de Saône-et-Loire)
Pierre MARTIN, domicilié et né à Palleau (Saône-et-Loire), le 10 octobre 1816, fils des défunts Denis et Jeanne HOUART, époux de Françoise DEVELLE, est décédé à Ladoix-Serrigny (Côte-d'Or), sur la route impériale, le 11 août 1863.
Denis MARTIN, propriétaire à Palleau, où il est né le 21 mars 1789, fils de Denis, propriétaire, et de Françoise GUILLEMINOT, s'est marié le 7 novembre 1815, à Palleau, avec Jeanne HUARD, née à Palleau le 4 mai 1793, fille de Philibert, propriétaire, et de Marie GAUD.