On écrit de Coulommiers :
Il y a quelques jours, un homme d'une mauvaise mine, tout à fait étranger au pays, s'était présenté à la ferme de Champotran, commune de Vaudoy, exploitée par M. MIREVAULT, et avait demandé à coucher ; on l'avait reçu et fait coucher dans une grange en face de l'habitation.
Pendant deux jours, Mme MIREVAULT avait pourvu à ses besoins, et il était parti. On ne songeait plus à lui ; mais il parait qu'à l'insu des gens de la ferme, il était venu occuper le gîte qui lui avait été accordé, et que, enlevant deux tuiles de la toiture de la grange, il s'était fait un observatoire duquel il suivait attentivement tout ce qui se passait dans la ferme.
Vendredi dernier, dans la matinée, s'étant assuré que tous les gens employés à l'exploitation étaient dans les champs, occupés aux travaux de la moisson, et que Mme MIREVAULT se trouvait seule à la maison, cet individu sortit de la grange où il se tenait caché, et se présenta devant Mme MIREVAULT ; il la saisit, la frappa de plusieurs coups d'un couteau-poignard dont il s'était armé, et, après l'avoir terrassée, il lui porta plusieurs coups à la gorge qui devaient amener promptement la mort. La malheureuse femme donnant encore quelques signes de vie, il l'acheva à coups de talon de botte sur la tête et lui brisa le crâne ; puis ayant fermé toutes les issues à l'intérieur, il se mit à explorer les meubles pour voler.
Cependant, une femme qui désirait parler à Mme MIREVAULT, survint ; elle trouva les portes fermées, et vit par la fenêtre un homme parcourir la maison ; elle s'empressa de donner avis de ce qu'elle avait vu à M. MIREVAULT, qui était à 5 ou 600 mètres de la ferme. On accourt, on s'introduit dans la maison, et l'on trouve la malheureuse fermière étendue par terre et horriblement mutilée. Persuadé que l'assassin est encore là, on fouille toutes les dépendances de l'habitation sans trouver personne. Les gendarmes sont prévenus et accourent. M. le procureur impérial et M. le juge d'instruction se rendent sur les lieux. On se livre jusqu'à sept heures du soir aux plus minutieuses et aux plus actives recherches.
Les magistrats, persuadés que le coupable est parvenu à s'échapper, étaient sur le point de se retirer, lorsque le lieutenant de gendarmerie de Coulommiers, M. MARCERON, eut l'heureuse idée de faire fouiller un tas de linge sale qui se trouvait dans la ruelle du lit. C'était là que, pendant près de dix heures, s'était tenu blotti l'assassin, assistant, sans être aperçu et sans faire le moindre mouvement, à l'instruction dont son attentat était l'objet. Il fut trouvé armé d'un pistolet chargé dont il espérait se servir pour faciliter sa fuite.
On n'a aucune idée sur l'identité de ce misérable ; il a dit se nommer MILLON, être âgé de vingt-deux ans et être né près de Vienne, en Autriche.
Il a conservé après son arrestation un très grand sang-froid ; il a dit qu'il avait beaucoup souffert de la soif ; et, après avoir bu, il a tiré de sa poche un morceau de pain qu'il s'est mis à manger, tout en répondant aux questions des magistrats instructeurs. Il a lui-même raconté les affreux détails de son crime. Il a été amené sous bonne garde à la prison de Coulommiers, où il a été immédiatement écroué.
Marie Madeleine Augustine CHAUMONT, âgée de 39 ans, demeurant à Champotran, commune de Vaudoy-en-Brie (Seine-et-Marne), fille de Pierre, décédé à Villegruis (Seine-et-Marne), le 25 juillet 1854, et Marie Madeleine MIRVEAUX, décédé à Villegruis, le 10 juin 1854, épouse d'Auguste MIRVEAUX, est décédée le 7 août 1863, à Champotran, commune de Vaudoy-en-Brie.
Pierre CHOMONT, né le 27 septembre 1782, à Villegruis, garçon de labour à Montpothier (Aube), fils de Pierre, décédé le 24 fructidor de l'an 5, à Villegruis, et de Françoise VARACHE, demeurant à la Queue-aux-Bois, commune de Villegruis, s'est marié le 10 janvier 1810, à Montpothier, avec Marie Magdeleine MIRVAUT, née le 15 juin 1786, à Montpothier, fille de Nicolas, cultivateur, et de Geneviève Thérèse RIMBOUILLIÉ, décédée le 25 frimaire de l'an 14, à Montpothier, demeurant à Fresnoy, commune de Montpothier.