Nous lisons dans le Mémorial d'Amiens du 5 :
Un affreux accident est arrivé avant-hier matin sur le chemin de fer du Nord.
Un mécanicien de la gare d'Amiens, le nommé PARENT, marié et père de sept enfants, conduisait un train dit de marée, c'est à dire un de ces trains qui partent de Paris à des heures variables et qui arrivent à destination, dans les ports, au moment où, la mer étant pleine, la marée va descendre et favoriser le départ des paquebots qui font le service sur la Manche entre la France et l'Angleterre ; ces trains marchent à grande vitesse et ne s'arrêtent pas aux stations échelonnées entre le point de départ et le point d'arrivée.
PARENT s'étant aperçu qu'un écrou important de sa machine était desserré, voulut remédier à cet inconvénient sans arrêter la marche du convoi ; il se mit sur le côté de la locomotive, oubliant qu'il allait bientôt passer sous le pont de Neuchâtel, pont dont l'ouverture est très étroite.
Au moment où ce passage allait être franchi, la tête de PARENT heurta contre la maçonnerie et toute la partie supérieure du crâne fut emportée.
"Ses obsèques ont eu lieu ce matin à Amiens ; presque tout le personnel de la gare assistait à ce convoi.
On espère que la Compagnie n'abandonnera pas la veuve et les orphelins.
Jean Louis PARANT, mécanicien au chemin de fer, demeurant à Amiens (Somme), né au Donjon (Allier), le 10 avril 1819, fils des défunts Jacques et Jeanne CROUZIER, marié à Barnabé Josephe HURET, est décédé à Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais), le 3 juin 1863.
Jacques PARANT, veuf d'Anne DEFRESSE, né à La Palisse (Allier), le 27 juillet 1775, fils de Claude et de Gabrielle VESSOT (RENOT), s'est marié au Donjon, le 27 janvier 1807, avec Jeanne CROUZIER, fille de Jeanne CROUZIER.