Un assassinat a été commis samedi dernier au village de Cerizay, commune d'Auzouer, sur la personne du nommé Claude BARILLEAU.
La femme BARILLEAU était partie de grand matin pour aller en journée au village de Grand-Rouge, commune d'Autrèche, laissant seul chez elle son mari, vieillard de soixante-dix ans, et que ses infirmités empêchaient de travailler. Quelques heures après le départ de cette femme, un voisin étant entré dans la cour située en avant de la maison des époux BARILLEAU, aperçut le malheureux vieillard étendu mort sur le sol, au milieu d'une mare de sang. Près du corps se trouvaient les deux béquilles, sans lesquelles BARILLEAU ne pouvait marcher ; une de ces béquilles avait été cassée.
L'autorité, aussitôt avertie, commença une information. M. le docteur PLAY, de Châteaurenault, chargé d'examiner le cadavre, constata à la tête quatre blessures faites à l'aide d'un instrument tranchant, et au cou deux autres blessures, de forme circulaire ; une de ces dernières, très profonde, avait été la principale cause de la mort.
Le désordre qui régnait dans la maison des époux BARILLEAU attestait qu'un vol ou une tentative de vol avait précédé ou suivi l'assassinat. Tous les meubles avaient été soigneusement fouillés ; le linge et les effets qu'ils renfermaient étaient épars dans la chambre.
Tandis que la justice continuait son enquête, la gendarmerie recherchait activement l'assassin. Bientôt M. le maréchal-des-logis SUREAU apprit par un marchand boucher de Châteaurenault, M. AUGER, qu'un individu étranger au pays avait été vu, peu d'instants après le crime, s'éloignant sur la route n°4 de Châteaurenault à Châtellerault. Accompagné d'un gendarme, M. le maréchal-des-logis courut dans la direction indiquée. En arrivant au bois de la Grande-Noue, il aperçut un individu assis près d'un arbre, et dont le signalement paraissait se rapporter à celui qu'avait fourni M. AUGER. Il l'aborda et le somma d'exhiber ses papiers. Cet homme prétendit d'abord qu'il était habitant de Châteaurenault, et que, par conséquent, il n'avait pas besoin de se munir de papiers ; mais, pressé de questions, il finit par se faire connaître : c'était le nommé A. M..., âgé de 35 ans, originaire de Paris, forçat libéré, condamné, a-t-il dit, à neuf années de travaux forcés ; il avait subi sa peine à Cayenne. Rentré en France à l'expiration des neuf années, il se trouvait actuellement en état de rupture de ban.
Tout en l'interrogeant, les gendarmes avaient cru reconnaître des taches de sang sur son pantalon. Une inspection plus minutieuse leur permit de constater que, non seulement des taches de cette nature existaient réellement sur le pantalon, mais qu'il y en avait de bien plus larges encore sur la chemise.
M... avait dans ses poches un couteau dont la lame était ensanglantée, quelques pièces de monnaie de cuivre et une montre en argent.
Guillaume BARILLEAU, ancien vigneron, né à Morand (Indre-et-Loire), le 22 mars 1793, fils de Guillaume et de Marie FOUSSEREAU, est décédé à Cerisay, commune d'Auzouer (Indre-et-Loire), le 30 mai 1863.
Guillaume BARILLEAU, laboureur, fils des défunts René, et de Catherine COUCHARD, s'est marié à Morand, le 4 juillet 1785, avec Marie FOUSSEREAU, veuve de François FERIAU.